Pas de présidentielle pour Tidjane Thiam : l’exclusion confirmée en Côte d’Ivoire

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Pas de présidentielle pour Tidjane Thiam : l’exclusion confirmée en Côte d’Ivoire

  C’est désormais officiel : Tidjane Thiam, leader du PDCI, ne figurera pas sur la liste électorale pour la présidentielle ivoirienne à venir.

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C’est désormais officiel : Tidjane Thiam, leader du PDCI, ne figurera pas sur la liste électorale pour la présidentielle ivoirienne à venir. Publiée ce 4 juin, la liste confirme ce que beaucoup redoutaient : la non-éligibilité de plusieurs figures majeures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, en raison de condamnations judiciaires ou de problèmes de nationalité.

Dans le cas de Tidjane Thiam, c’est une décision judiciaire qui remet en cause sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription, du fait de sa détention passée de la nationalité française. Malgré les protestations du PDCI, la révision de la liste électorale semble peu probable, et l’unique recours sérieux pourrait passer par une saisine du comité des droits humains des Nations unies.

Pendant ce temps, le pouvoir reste silencieux, alors que les tensions montent et que la scène politique ivoirienne se crispe. Des appels à la mobilisation ont été lancés, mais les risques de nouvelles turbulences politiques inquiètent autant qu’ils interrogent.

📰 Le regard de Com d’Afrik :

La disqualification politique de Tidjane Thiam est bien plus qu’une question administrative : elle révèle les failles persistantes du jeu démocratique ivoirien. À travers un contrôle rigide de l’espace électoral, le régime d’Abidjan semble vouloir verrouiller l’alternance. Ce choix peut se comprendre dans une logique de stabilité institutionnelle, mais il entame profondément la crédibilité du processus électoral.

L’exclusion de figures centrales du débat politique comme Thiam, Gbagbo ou Soro, risque de radicaliser l’opposition et de réduire la présidentielle à une simple formalité sans véritable confrontation d’idées. La fragilité de la démocratie ivoirienne repose précisément sur cette exclusion structurelle d’opposants majeurs au nom du droit, parfois utilisé à des fins politiques.

La visite récente du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko à Abidjan, sans mention officielle de Tidjane Thiam, en dit long. Le pragmatisme diplomatique prévaut, notamment pour préserver l’axe Dakar–Abidjan. Pourtant, les crispations internes ne pourront être durablement ignorées.

La Côte d’Ivoire ne peut se permettre un nouveau cycle de tension électorale. Il en va de sa stabilité politique et de la confiance de ses citoyens dans les institutions.

 

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