Mali : des couvre-feux élargis pour contrer la menace jihadiste – une première à Ségou

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Mali : des couvre-feux élargis pour contrer la menace jihadiste – une première à Ségou

  Face à une recrudescence des attaques jihadistes, les autorités maliennes ont instauré une série de couvre-feux dans plusieurs régions du pay

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Face à une recrudescence des attaques jihadistes, les autorités maliennes ont instauré une série de couvre-feux dans plusieurs régions du pays. La région de Tombouctou, déjà sous cette mesure, a vu son dispositif renforcé après les événements du 2 juin. Désormais, Sikasso, Dioïla, Nioro – avec une restriction de la circulation – et surtout Ségou, entrent dans une nouvelle phase sécuritaire.

À Ségou, région stratégique au centre et au sud du Mali, 3,5 millions d’habitants sont désormais appelés à rester chez eux entre 21h et 6h, une mesure inédite en dehors du contexte sanitaire du Covid-19. Le couvre-feu, lancé le 4 juin, est prévu pour une durée de 30 jours renouvelables.

🗣️ Sur place, les réactions oscillent entre compréhension et inquiétude. Un professeur de l’université locale évoque un « risque élevé » et la présence visible des groupes terroristes. Mais pour les habitants et les commerçants, cette mesure est un coup dur pour les libertés et l’économie locale, en particulier à l’approche de la Tabaski.

Certains y voient déjà les prémices d’un couvre-feu généralisé à l’échelle nationale. Tandis que les jihadistes du JNIM intensifient les blocages de villages et les attaques dans la région, la tension monte dans un pays déjà profondément éprouvé par l’insécurité.

📰 Le regard de Com d’Afrik :

Cette décision d’instaurer un couvre-feu à Ségou marque un tournant dans la gestion sécuritaire du territoire malien. Elle illustre la montée en puissance de la menace jihadiste, mais aussi l’essoufflement des réponses classiques de l’État. Dans une zone où l’activité économique informelle – particulièrement nocturne – est essentielle à la survie quotidienne, cette mesure pourrait engendrer plus de frustrations que de résultats tangibles.

Le Mali, en multipliant les restrictions, semble jouer une carte défensive. Or, la lutte contre le terrorisme ne peut se résumer à l’immobilisation de la population civile. Il est urgent de revoir la stratégie globale, d’impliquer les communautés locales dans la sécurité, et de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens.

Alors que le pays s’enfonce dans un cycle de normalisation de l’état d’exception, une question demeure : jusqu’à quand les populations supporteront-elles ces mesures d’urgence sans perspectives de sortie de crise ?

 

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