Manganèse : Eramet s’aligne sur la stratégie d’industrialisation du Gabon

Le gouvernement gabonais a annoncé qu’à compter de 2029, l’exportation de manganèse brut sera interdite, dans une volonté affirmée de favoriser la transformation locale des matières premières. Une décision stratégique qui vise à renforcer la souveraineté industrielle du pays et à créer davantage de valeur ajoutée sur le territoire national.

En réaction, le groupe français Eramet, maison mère de Comilog, a salué cette orientation. Dans un communiqué officiel, l’industriel affirme avoir pris note de cette mesure qui, selon lui, s’inscrit dans la vision de développement industriel prônée par les autorités de Transition. Présent au Gabon depuis plus de 30 ans, Eramet se positionne comme un partenaire engagé, ayant déjà investi dans des unités de transformation et des infrastructures stratégiques.

L’entreprise assure qu’elle poursuivra sa collaboration avec l’État gabonais dans un esprit de partenariat constructif, tout en explorant de nouvelles opportunités de croissance locale, en préservant l’emploi (plus de 10 000 emplois directs et indirects via Comilog et Setrag) et en maintenant sa position de leader mondial dans l’approvisionnement de manganèse pour l’industrie sidérurgique.

🎙️ Le regard de Com d’Afrik

Cette interdiction à horizon 2029 marque un tournant majeur dans la politique minière du Gabon. Elle pose clairement le cadre d’un changement de paradigme : il ne s’agit plus seulement d’extraire, mais de transformer, d’innover et de retenir la richesse dans le pays. Une ambition louable qui rejoint les appels récurrents à la décolonisation économique des filières extractives.

Cela dit, cette transition ne pourra réussir sans un écosystème industriel cohérent : investissements massifs, transfert de compétences, renforcement du tissu de PME locales, développement énergétique et stabilité juridique seront des piliers clés. Le soutien affiché par Eramet est un signal fort, mais il devra se traduire en actes concrets et mesurables dans les années à venir.

Le vrai défi, désormais, est de s’assurer que cette mesure ne reste pas symbolique, mais devienne le socle d’une industrialisation inclusive, durable et souveraine.