À Tripoli, la capitale libyenne, la tension ne faiblit pas. Pour la troisième fois depuis le 14 mai, des centaines de manifestants se sont ra
À Tripoli, la capitale libyenne, la tension ne faiblit pas. Pour la troisième fois depuis le 14 mai, des centaines de manifestants se sont rassemblés ce vendredi 30 mai, place des Martyrs, au cri de « Le peuple veut la chute du gouvernement ! »
Ce mouvement de colère fait suite à de violents affrontements entre milices rivales, survenus du 12 au 17 mai, dans une ville déjà éprouvée par des années de conflits et d’instabilité.
Ciblé par la rue, Abdel Hamid Dbeibah, Premier ministre du gouvernement d’union nationale (GNU) désigné en 2021 par l’ONU, peine à contenir une population de plus en plus désillusionnée. Alors que les élections promises n’ont jamais été organisées, l’insécurité persistante et la mainmise des milices sur le pouvoir réel exacerbent le ressentiment populaire.
Bien que la mobilisation de ce vendredi ait rassemblé moins de participants que les semaines précédentes, le message est clair : les Libyens veulent un changement profond. Ce mouvement reste cependant exceptionnel dans un pays où manifester, face à des groupes armés tout-puissants, relève d’un acte de bravoure.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Ce soulèvement progressif de la rue libyenne marque un tournant silencieux mais potentiellement décisif. Dans un pays morcelé, où la souveraineté est fractionnée entre milices et figures militaires régionales comme Khalifa Haftar, l’expression publique d’un ras-le-bol général est un signal fort.
Si le gouvernement Dbeibah n’écoute pas cette exaspération grandissante, la fracture risque de se transformer en rupture politique, au risque d’embraser à nouveau le pays. La légitimité, même issue d’un compromis onusien, ne suffit plus sans résultats concrets en matière de sécurité, d’unité et de gouvernance.
Alors que Tripoli s’enlise dans des luttes de pouvoir internes, l’aspiration du peuple à la stabilité, à la démocratie et à la souveraineté nationale redevient centrale. C’est cette voix-là, silencieuse mais résolue, que la communauté internationale et les autorités libyennes doivent désormais entendre.
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