Le groupe minier français Eramet, présent au Gabon depuis plus de 30 ans via sa filiale Comilog, a officiellement réagi à la décision du gouv
Le groupe minier français Eramet, présent au Gabon depuis plus de 30 ans via sa filiale Comilog, a officiellement réagi à la décision du gouvernement gabonais d’interdire l’exportation de manganèse brut à partir du 1er janvier 2029.
Dans un communiqué publié ce 2 juin, l’entreprise reconnaît la volonté du gouvernement de renforcer la transformation locale des ressources afin de stimuler l’industrialisation nationale. Cette mesure, annoncée lors du Conseil des ministres du 30 mai 2025, s’inscrit dans un cadre stratégique plus large : maximiser la valeur ajoutée des ressources extractives sur le sol gabonais.
⏳ Une transition encadrée sur trois ans
Le ministère des Mines a précisé qu’une période transitoire de trois ans sera mise en place afin de permettre aux opérateurs industriels de s’adapter à cette nouvelle donne. Eramet, tout en saluant la vision des autorités gabonaises, s’est engagée à travailler de concert avec l’État pour accompagner cette transformation, dans une logique de partenariat durable.
Le groupe a également rappelé son attachement à la préservation du rôle stratégique de Comilog et Setrag, ainsi qu’à la protection des plus de 10 000 emplois gabonais liés à ses activités.
🧐 Le regard de Com d’Afrik
En tant que média d’analyse, nous voyons dans cette décision un tournant majeur de la politique minière gabonaise. En imposant à terme la fin de l’exportation de matières premières non transformées, l’État pose les jalons d’un modèle économique fondé sur la souveraineté industrielle.
Mais le pari est ambitieux. Transformer localement le manganèse suppose des investissements massifs en infrastructures, en énergie, en savoir-faire et en technologies, dans un délai relativement court. Le rôle des partenaires étrangers, à commencer par Eramet, sera déterminant dans le succès de cette mutation.
Cette stratégie s’aligne avec les aspirations africaines actuelles : relocaliser la chaîne de valeur pour faire de l’Afrique un continent producteur, transformateur et exportateur de produits finis ou semi-finis, et non plus simplement une terre d’extraction.
Reste désormais à passer de l’intention à l’action, avec des résultats visibles et mesurables pour les populations locales.
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