C’est un retour hautement symbolique qui suscite l’émoi en République démocratique du Congo. Joseph Kabila, ancien président de la RDC (2001–
C’est un retour hautement symbolique qui suscite l’émoi en République démocratique du Congo. Joseph Kabila, ancien président de la RDC (2001–2019), est apparu ce jeudi 29 mai 2025 à Goma, ville stratégique de l’est du pays actuellement sous le contrôle du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda.
Cette apparition survient quelques jours après une allocution vidéo dans laquelle l’ancien chef de l’État dénonçait la « dictature » du gouvernement de Félix Tshisekedi et annonçait son retour par la région orientale. Silencieux devant la presse mais entouré du porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, Joseph Kabila a reçu des leaders religieux dans l’une de ses résidences locales, dans une mise en scène soigneusement orchestrée.
Ce retour intervient dans un contexte explosif : Kabila est accusé de trahison, de participation à un mouvement insurrectionnel, et de complicité dans des crimes de guerre. Le Sénat congolais a levé son immunité parlementaire le 22 mai dernier à la demande du ministre de la Justice. Une démarche judiciaire très politisée, dans un climat où l’indépendance des institutions reste sujette à caution.
🧭 Le regard de Com d’Afrik
L’apparition de Joseph Kabila à Goma n’est pas un simple retour politique. C’est un signal fort, à la fois national et géopolitique. En choisissant une ville occupée par le M23 — organisation classée comme rébellion armée —, Kabila entérine une stratégie de rupture radicale, voire de provocation. Son silence devant les médias, tout en s’affichant aux côtés de figures clés du groupe, conforte l’idée d’un message politique visuel plus puissant qu’un discours.
Pour Com d’Afrik, ce retour marque un tournant dans la crise congolaise : entre accusations de trahison et ambitions voilées de reconquête, l’ex-président joue une carte risquée, qui pourrait fragiliser encore davantage une région déjà ravagée par trois décennies de conflits.
Ce geste interroge : assiste-t-on à la naissance d’un front politique adossé à une milice armée ? Et quelle sera la réaction de Kinshasa face à ce défi posé à son autorité sur une partie du territoire national ?
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