Frères musulmans : une influence en recul, entre réalité et perceptions politiques

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Frères musulmans : une influence en recul, entre réalité et perceptions politiques

  Le 21 mai 2025, le Conseil de défense et de sécurité nationale français a pris connaissance du rapport commandé un an plus tôt par Gérald Dar

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Le 21 mai 2025, le Conseil de défense et de sécurité nationale français a pris connaissance du rapport commandé un an plus tôt par Gérald Darmanin sur l’influence des Frères musulmans en France. Présenté comme un « tournant » par les autorités, ce rapport met en lumière les pratiques d’« entrisme » dans les organisations sociales, culturelles et politiques. Pourtant, en dépit de l’emballement médiatique et politique qui a suivi, aucune mesure concrète n’a été annoncée à ce jour.

Les deux auteurs du rapport livrent une analyse plus nuancée que les interprétations alarmistes qui ont circulé. Ils soulignent avant tout une dynamique de recul de l’influence des Frères musulmans, tant en France qu’en Afrique du Nord, où le contexte post-printemps arabes, les changements de régime, et la montée de nouvelles formes d’engagement social ont contribué à affaiblir leurs réseaux.

Le regard de Com d’Afrik

En tant que média panafricain, notre lecture de ce rapport dépasse les frontières françaises. Il s’inscrit dans une séquence politique où les discours sécuritaires se conjuguent à une volonté de reconfigurer la place des organisations islamiques dans l’espace public, aussi bien en Europe qu’en Afrique du Nord.

Le recul de l’influence des Frères musulmans s’observe effectivement sur le terrain : en Tunisie, en Égypte, au Maroc, et même en Algérie, les partis et figures affiliés à cette mouvance ont vu leur base populaire s’effriter. Ce déclin n’est pas uniquement le fruit de pressions politiques ou sécuritaires, mais également d’une désaffection idéologique. Les jeunesses urbaines, les classes moyennes et les élites émergentes aspirent à de nouveaux modèles de gouvernance, déconnectés des paradigmes religieux classiques.

Ce rapport français, bien qu’imparfait, reflète un état de transition où la question de l’islam politique ne peut plus être abordée uniquement sous l’angle sécuritaire. L’enjeu, tant en France qu’en Afrique du Nord, sera de penser les recompositions à venir avec lucidité, en évitant les simplifications excessives.

 

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