Gabon : Diabète et hypertension, deux fléaux en forte progression

Le Gabon fait face à une montée alarmante des maladies non transmissibles, notamment le diabète et l’hypertension artérielle, qui deviennent de véritables défis de santé publique. En l’espace de vingt ans, la prévalence du diabète a quintuplé, passant de 2 % à 10 % de la population, plaçant le pays parmi les plus touchés d’Afrique subsaharienne, selon un rapport récent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette hausse s’explique par des changements profonds dans les modes de vie : alimentation trop riche en sucres et graisses, sédentarité, stress urbain et faible activité physique sont autant de facteurs aggravants largement répandus au Gabon.

📋 Des initiatives de dépistage encourageantes, mais encore insuffisantes

Pour contrer cette tendance, le ministère de la Santé, en partenariat avec la CNAMGS et l’OMS, a lancé plusieurs campagnes gratuites de dépistage. Par exemple, en novembre 2024, le Centre hospitalier régional de Melen a proposé des tests de glycémie et de tension artérielle ouverts à tous. Sur le terrain, des associations comme Jeunesse Consciente d’Akébé Poteau (JCAP) multiplient les consultations gratuites et distribuent des tensiomètres aux familles.

Cependant, ces efforts restent limités : ils ne couvrent pas tout le territoire et peinent à répondre à l’ampleur du problème. Le Gabon manque encore cruellement de spécialistes comme les endocrinologues et cardiologues, tandis que l’accès aux traitements est difficile, surtout hors des grandes villes. Le coût élevé des soins pousse nombre de patients à abandonner leur suivi médical, avec des conséquences souvent dramatiques.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Cette montée fulgurante du diabète et de l’hypertension au Gabon est un signal d’alarme qui va bien au-delà de la santé individuelle : elle révèle une faille profonde dans la prévention et l’organisation du système sanitaire national. L’État doit impérativement renforcer sa stratégie en matière d’éducation à la santé, en promouvant dès le plus jeune âge une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.

Par ailleurs, la lutte contre ces maladies chroniques nécessite une meilleure accessibilité aux soins, notamment dans les zones rurales trop souvent délaissées. Il est urgent de soutenir les initiatives locales tout en instaurant des politiques publiques claires pour diminuer les coûts des traitements.

Enfin, la sensibilisation doit être un combat permanent, impliquant médias, réseaux sociaux et leaders communautaires pour lever les tabous et encourager une prise en charge précoce. La santé publique gabonaise est à un tournant : seule une action coordonnée, ambitieuse et inclusive pourra enrayer cette tendance inquiétante.