Libération de Sylvia et Noureddine Bongo : une « souillure pour la justice » selon la juriste Marlène Essola

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 Libération de Sylvia et Noureddine Bongo : une « souillure pour la justice » selon la juriste Marlène Essola

  La récente libération sous conditions de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddine Bongo Valentin continue de provoquer de vives réactio

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La récente libération sous conditions de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddine Bongo Valentin continue de provoquer de vives réactions au sein de l’opinion publique gabonaise.

Dans une déclaration accordée à Gabon Media Time, la juriste Marlène Fabienne Essola Efountame ne mâche pas ses mots : pour elle, cette affaire constitue une grave atteinte à l’État de droit, marquée par des vices de procédure, des violations du secret d’instruction, et une immixtion du pouvoir exécutif dans le judiciaire.

Elle fustige notamment la déclaration du Procureur général évoquant une « liberté provisoire », une notion qu’elle qualifie d’« aberration juridique », estimant que la procédure judiciaire n’a pas encore abouti à une inculpation ou un jugement. « On ne peut libérer que ce qui a été légalement privé de liberté », soutient-elle.

Plus encore, la juriste critique les déclarations antérieures du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, affirmant que la justice disposait de preuves irréfutables contre les Bongo. Une sortie qui, selon elle, brouille la séparation des pouvoirs et installe un climat de suspicion autour de l’impartialité de la justice.

🧭 Le regard de Com d’Afrik

En tant que média d’analyse et d’information, Com d’Afrik souligne la gravité institutionnelle de cette séquence politique et judiciaire.

L’affaire Bongo touche un nerf sensible de la société gabonaise : la crédibilité de la justice en période de transition. À l’heure où les discours de rupture avec l’ancien régime fleurissent, la méthode et l’opacité entourant cette libération remettent en cause la cohérence des engagements pris.

Cette séquence révèle également une fragilité structurelle : la justice semble encore instrumentalisée, peinant à se défaire des réflexes d’un système où l’exécutif domine tous les leviers du pouvoir. La sortie précipitée des accusés, sans réelle explication officielle, affaiblit davantage la confiance citoyenne dans les institutions.

La proposition d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation, évoquée par Marlène Essola, pourrait marquer un début de solution. Encore faudrait-il que cette commission soit dotée de moyens réels, d’une autonomie garantie, et d’un mandat clair pour servir le peuple — et non les intérêts d’une poignée.

Dans une Vème République naissante, rendre justice ne peut être une mise en scène. Il y va de la légitimité même de l’État.

 

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