À peine nommé ministre de la Communication et des Médias, Paul-Marie Gondjout se retrouve confronté à un dossier brûlant : la gestion opaque
À peine nommé ministre de la Communication et des Médias, Paul-Marie Gondjout se retrouve confronté à un dossier brûlant : la gestion opaque de la subvention publique allouée à la presse pour l’année 2024. Succédant à Laurence Ndong le 9 mai dernier, le nouveau ministre est déjà attendu au tournant par les éditeurs, qui réclament transparence et équité.
La passation de pouvoir, certes courtoise, n’a pas suffi à apaiser les tensions. L’absence de communication de la part de la ministre sortante sur les critères d’attribution et la liste des bénéficiaires alimente le malaise d’une profession déjà fragilisée. Guy Pierre Biteghe, directeur de publication de Le Mbandja, le résume ainsi : « Cette subvention est un droit, pas une faveur ».
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Au-delà d’une simple affaire administrative, la gestion de la subvention à la presse cristallise des enjeux politiques et symboliques majeurs. Elle interroge la volonté réelle du nouveau pouvoir à instaurer une gouvernance fondée sur la transparence, la responsabilité et la rupture avec les pratiques clientélistes.
Le ministre Gondjout, réputé pour son intégrité intellectuelle, a l’occasion de poser un acte fort, en publiant sans délai la liste des bénéficiaires et les critères de sélection. Ce geste enverrait un signal de respect et de considération envers les professionnels des médias, tout en renforçant le pacte de confiance entre la presse et l’État.
La presse gabonaise ne peut jouer pleinement son rôle dans la consolidation démocratique si elle reste sous perfusion d’une aide publique opaque. Il y a urgence à assainir les pratiques et à redonner de la légitimité à une subvention censée soutenir le pluralisme et la liberté d’expression.
Reste à savoir si Paul-Marie Gondjout choisira la clarté… ou la continuité silencieuse.
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