Dans un contexte sous-régional où les équilibres budgétaires restent fragiles, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a annoncé, en
Dans un contexte sous-régional où les équilibres budgétaires restent fragiles, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a annoncé, en avril 2025, la distribution de 100,37 milliards FCFA de dividendes à ses six États membres : Cameroun, Gabon, Tchad, République centrafricaine, Guinée équatoriale et Congo-Brazzaville.
Ce versement, lié aux résultats de l’exercice 2024, illustre la solide performance financière de l’institution monétaire, pilier de la stabilité au sein de la zone CEMAC. La répartition de cette enveloppe s’est appuyée sur des critères internes prenant en compte l’activité économique, la circulation fiduciaire et la contribution effective de chaque État.
📉 Dans un climat où les pays de la sous-région font face à des tensions fiscales, une dette publique croissante et une pression sur leurs balances commerciales, cette injection de liquidités constitue un soutien non négligeable aux budgets nationaux — sans alourdir l’endettement.
🔍 Le regard de Com d’Afrik : Un signal positif, mais qui masque des vulnérabilités profondes
La décision de la BEAC arrive à point nommé. Mais au-delà de l’effet immédiat sur les finances publiques, elle met aussi en lumière la dépendance des États à des mécanismes exceptionnels pour maintenir leurs équilibres. Ce dividende exceptionnel ne saurait masquer les déséquilibres structurels : faible diversification économique, faible mobilisation des recettes fiscales, et vulnérabilité face aux chocs externes.
Par ailleurs, l’absence de transparence sur les montants individuels alloués à chaque pays interroge. Dans un espace économique où l’intégration est souvent mise à l’épreuve par les intérêts nationaux, la BEAC pourrait gagner en lisibilité et en pédagogie pour renforcer l’adhésion des citoyens aux politiques communautaires.
Enfin, cette opération rappelle que la banque centrale n’est pas qu’un acteur technique : elle est aussi un levier politique majeur dans la gouvernance économique régionale. La question est désormais de savoir comment ces dividendes seront utilisés — pour éponger les déficits ou pour investir dans les réformes de fond ?
COMMENTS