Le Gabon connaît un nouveau rebondissement judiciaire : Sylvia Bongo Ondimba, épouse de l’ancien président Ali Bongo, et leur fils Nourredin Bongo Valentin ont été transférés en résidence surveillée dans leur domicile de La Sablière, selon Gabon Review qui cite des sources jugées fiables et bien informées. Ce transfert marque la fin de plus d’un an et demi de détention, dans des conditions jusqu’ici peu claires.
Du côté de la presse régionale, Le Pays (Burkina Faso) y voit une « bouffée d’oxygène » pour la famille, tandis que Wakat Séra évoque une libération sous une « épée de Damoclès ». Car si la détention a pris fin, les charges — détournement de fonds publics, faux, usage de faux, corruption — restent d’actualité. Gabon Actu rappelle d’ailleurs que cette liberté reste provisoire et n’efface en rien les accusations.
Mais ce tournant judiciaire intrigue. La presse note que cette évolution intervient quelques jours seulement après l’investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Coïncidence ? Plusieurs médias, comme Le Pays ou Wakat Séra, avancent des hypothèses : geste humanitaire, médiation politique, lobbying international ou même accord discret avec la famille Bongo ?
D’autres, comme Aujourd’hui au Faso, estiment que cette libération ne met pas un terme aux démêlés judiciaires de la famille de l’ancien président. L’Union africaine pourrait également avoir influencé cette décision en appelant au respect des droits humains et en levant récemment ses sanctions contre le Gabon.
La suite se jouera dans les salles d’audience. Gabon Review conclut avec prudence : « la prochaine étape judiciaire sera décisive pour éclairer l’opinion sur le fond de l’affaire ».
📝 Le regard de Com d’Afrik
Ce transfert en résidence surveillée soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Il illustre une réalité politique gabonaise toujours marquée par les équilibres fragiles entre justice, diplomatie et réconciliation nationale. Le timing — post-investiture — n’est pas anodin, et laisse penser à une stratégie de repositionnement du pouvoir en place, soucieux de maintenir un climat apaisé tout en gardant la main sur le récit judiciaire.
Le Gabon entre dans une nouvelle phase : celle de la gestion symbolique de l’héritage Bongo. Si cette libération provisoire peut s’interpréter comme un signe d’ouverture, elle met aussi en lumière les tensions entre exigence de justice et impératifs politiques. L’opinion, elle, reste en attente de clarté, de vérité, et surtout, de justice.