Gabon : l’Unicef relance les « Classes vertes » à Gamba avec l’ambition d’un déploiement national

À Gamba, dans la province de l’Ogooué-Maritime, le projet « Classes vertes » porté par le ministère de l’Agriculture et l’Unicef renaît, avec pour ambition d’éveiller les enfants aux enjeux agricoles et environnementaux dès le plus jeune âge. Lors d’une récente rencontre, la ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Odette Polo-Pandzou, et la représentante de l’Unicef au Gabon, Marie-Reine Chirezi, ont échangé sur les perspectives de cette initiative éducative durable.

Le projet vise à inculquer aux jeunes élèves des notions fondamentales sur l’agriculture durable, la sécurité alimentaire, la nutrition et la protection de l’environnement. L’Unicef y voit un levier fort pour former les citoyens de demain à une meilleure compréhension des enjeux de souveraineté alimentaire et de résilience écologique.

Les deux parties ont convenu de tirer parti des expériences déjà menées au Cameroun, au Congo et au Gabon par le bureau sous-régional de la FAO, afin d’adapter les bonnes pratiques au contexte local. Mais si la vision est ambitieuse, elle se heurte aux réalités : la mobilisation des ressources reste un défi majeur, dans un contexte où les financements disponibles sont soumis aux priorités géopolitiques de certains bailleurs internationaux.

Une feuille de route est en cours d’élaboration pour structurer le déploiement du projet à l’échelle nationale et identifier des sources alternatives de financement, tout en renforçant la coordination entre les équipes techniques locales et internationales.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Le projet « Classes vertes », bien que discret, traduit une dynamique porteuse d’espoir dans un pays où l’éducation environnementale reste encore trop marginale. En intégrant l’agriculture et la durabilité dans les programmes scolaires, cette initiative jette les bases d’une révolution culturelle silencieuse, mais décisive, pour préparer les jeunes générations à devenir des acteurs du changement.

Cependant, il est préoccupant de constater que l’avenir d’un projet aussi structurant dépend encore fortement de la générosité de bailleurs extérieurs. Cette dépendance souligne une faille persistante dans les politiques publiques : le manque d’investissement souverain dans les secteurs à fort impact social.

Com d’Afrik estime qu’un projet comme « Classes vertes » devrait être inscrit dans la priorité budgétaire nationale. Car c’est bien dans les écoles que commence la transformation d’un pays. Éduquer les enfants à la terre, à l’autonomie alimentaire et à la préservation de leur environnement, c’est semer les graines d’un Gabon plus résilient, plus vert, et plus responsable.