La guerre au Soudan connaît une nouvelle escalade. Pour le cinquième jour consécutif, des attaques de drones ont visé, jeudi 8 mai, des zones
La guerre au Soudan connaît une nouvelle escalade. Pour le cinquième jour consécutif, des attaques de drones ont visé, jeudi 8 mai, des zones stratégiques de l’est et du sud du pays, notamment Port-Soudan, jusque-là relativement épargnée par le conflit opposant l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR). Ces attaques, attribuées aux paramilitaires, marquent un tournant inquiétant dans ce conflit qui dure depuis deux ans.
Parmi les cibles visées figure la base navale de Flamingo, localisée à Port-Soudan, ville devenue le siège provisoire du gouvernement et un centre névralgique de l’aide humanitaire. Déjà frappée la veille, elle a de nouveau été la cible de drones sophistiqués, provoquant des explosions dans toute la ville.
Face à cette intensification des combats dans une zone hautement stratégique, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit « très inquiet », redoutant une déstabilisation plus large, alors que Port-Soudan accueille plusieurs agences onusiennes et des centaines de milliers de déplacés.
📰 Le regard de Com d’Afrik
L’intensification des frappes de drones sur Port-Soudan révèle un changement de stratégie alarmant de la part des FSR. En s’attaquant à une ville qui incarne à la fois le pouvoir politique transitoire et le poumon de l’aide humanitaire internationale, les paramilitaires semblent vouloir envoyer un message fort à la communauté internationale : aucun sanctuaire n’est désormais hors de portée.
Mais au-delà de la tactique militaire, c’est l’effondrement progressif du peu de stabilité restante qui inquiète. La neutralisation de Port-Soudan pourrait non seulement paralyser les opérations humanitaires vitales pour des millions de civils, mais aussi plonger le pays dans un chaos encore plus profond, avec un risque de régionalisation du conflit.
Ce que nous observons aujourd’hui au Soudan est l’échec collectif d’une diplomatie internationale incapable de contenir une guerre désormais asymétrique, où des armes de plus en plus sophistiquées sont utilisées dans un pays au bord de l’effondrement. La communauté africaine et les institutions multilatérales doivent sortir de leur silence et agir de manière urgente pour empêcher que Port-Soudan ne devienne le prochain théâtre d’une tragédie humanitaire majeure.
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