Crise de confiance à Orabank Gabon : quand le management alimente la défiance

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Crise de confiance à Orabank Gabon : quand le management alimente la défiance

  Depuis la nomination, en janvier 2024, de Mevi Carlos Maxime à la tête d’Orabank Gabon, la banque traverse une zone de turbulences. Plusieurs

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Depuis la nomination, en janvier 2024, de Mevi Carlos Maxime à la tête d’Orabank Gabon, la banque traverse une zone de turbulences. Plusieurs sources internes font état d’une crise managériale marquée par une gouvernance jugée autoritaire, opaque et clivante. Le climat social s’est dégradé, alimenté par des tensions croissantes entre la direction et les cadres gabonais.

L’événement déclencheur de cette crise aurait été une retraite stratégique organisée en mars à la Baie des Tortues. Lors de ce séminaire, deux consultants étrangers auraient tenu des propos jugés humiliants à l’égard des employés gabonais, les qualifiant de « paresseux » et « incapables de suivre une formation sérieuse ». La situation aurait atteint un point critique, contraignant le DG à quitter précipitamment les lieux, en plein chaos.

La crise ne se limite pas à cet incident. Elle s’amplifie avec la nomination informelle de plusieurs collaborateurs étrangers à des postes stratégiques, sans cadre légal ni autorisation de travail en bonne et due forme. Des décisions lourdes de conséquences seraient prises sans transparence, exposant l’institution à des risques juridiques majeurs.

Le style de communication du DG est également dénoncé. Jugé autoritaire et fermé au dialogue, il aurait multiplié les demandes d’explications aux directeurs, sans jamais clarifier ses orientations stratégiques. Le climat est tendu : conflits internes, absence de vision partagée, et désignation de « forces internes hostiles » lors de comités de direction.

Autre point de discorde : l’attitude distante de la banque face à la transition politique du pays. Contrairement à d’autres institutions financières, Orabank Gabon n’a exprimé aucun soutien public aux efforts nationaux, accentuant le sentiment de déconnexion vis-à-vis des réalités locales.

Enfin, plusieurs cadres reprochent à la direction une gestion trop centrée sur des intérêts extérieurs, au détriment des compétences locales. Le personnel gabonais se sent marginalisé, exclu des décisions clés dans une banque pourtant solidement ancrée au Gabon.

Le regard de Com d’Afrik

La situation à Orabank Gabon soulève des interrogations profondes sur le rôle des dirigeants étrangers dans les institutions locales. Le management d’une banque implantée dans un pays ne peut faire abstraction des dynamiques sociales, culturelles et politiques de son environnement. En tant que média panafricain, nous ne pouvons que regretter ce qui semble être une déconnexion totale entre la direction générale actuelle et la réalité gabonaise. Cette crise met en lumière un enjeu majeur pour les entreprises multinationales opérant en Afrique : l’impératif d’un leadership enraciné, respectueux et inclusif. Le silence d’Orabank face aux grands enjeux nationaux est un signal d’alarme : sans gouvernance partagée ni reconnaissance des talents locaux, c’est la confiance des collaborateurs et du public qui vacille. Et cette confiance, une fois rompue, est difficile à restaurer.

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