Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche à grands pas, l’idée d’une réforme constitutionnelle refait surface au Cameroun. Comme à
Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche à grands pas, l’idée d’une réforme constitutionnelle refait surface au Cameroun. Comme à chaque échéance majeure, des spéculations émergent autour d’un possible remaniement de la loi fondamentale. Cette fois-ci, les choses semblent plus structurées : une « task force » pilotée par Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, serait à pied d’œuvre depuis plus d’un an.
Aux côtés de Ngoh Ngoh, les conseillers Jean-Claude Awala Wodougué, Luc Sindjoun et plusieurs experts constitutionnalistes camerounais participent à cette réflexion de fond. L’objectif affiché : réviser en profondeur l’architecture politique, administrative et électorale du pays, dans une démarche présentée comme technique, discrète… mais éminemment stratégique.
Le projet aurait déjà franchi plusieurs étapes clés. Toutefois, aucune annonce officielle n’a été faite à ce jour. La question centrale reste donc entière : le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, franchira-t-il le pas d’une réforme en 2025 ?
Le regard de Com d’Afrik
La récurrence de ce débat à chaque présidentielle trahit une instabilité institutionnelle latente au Cameroun. L’opacité qui entoure ce projet de réforme soulève des interrogations légitimes sur ses réels objectifs : modernisation démocratique ou ajustement du pouvoir en place ?
L’implication directe de proches collaborateurs du président laisse peu de doute sur l’origine de l’initiative. À cela s’ajoute un silence politique orchestré, qui empêche un véritable débat national sur l’avenir des institutions camerounaises. Pourtant, toute réforme constitutionnelle devrait s’accompagner d’une concertation inclusive, impliquant les partis d’opposition, la société civile et les citoyens.
La question de la limitation des mandats, de la décentralisation, de la transparence électorale et de l’indépendance des institutions reste au cœur des préoccupations. Il ne s’agit pas seulement de réécrire la Constitution, mais de rebâtir un pacte républicain crédible et durable.
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